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Basse-Normandie Les trésoreries dans le rouge

Selon CER France Manche, la situation économique des producteurs de lait devrait rester fragile en 2010.

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« Avec 57 % des exploitations laitières de la région en situation fragilisée ou sensible, les conséquences de la chute du prix du lait se poursuivent », constate Alain Le Boulanger, du Centre d'économie rurale (CER) France Normandie, dans le dernier bulletin de l'Observatoire économique et financier.

Cette tendance est confirmée par les chiffres présentés le 17 mai pour le département de la Manche. Ils portent sur les comptes de 1 327 exploitations laitières qui ont clos leur exercice comptable en 2009.

« Le prix d'équilibre, qui permet de couvrir toutes les charges, les annuités et les prélèvements privés, se situe à 367 E/1 000 l, alors que le prix moyen payé aux producteurs est de 335 E, explique Xavier Beaufils, de CER France Manche. Il y a donc un déficit de trésorerie de 32 E, qui atteint même 40 E pour les exercices clos le 31 décembre 2009. »

Avec 88 ha et 351 600 l de lait vendus, l'exploitation moyenne voit ainsi son EBE baisser de 25 % entre 2008 et 2009, à 62 000 E. Et son revenu agricole plonge de 40 000 à 17 000 E.

Il manque 20 à 25 euros

Sur la base des indicateurs de prix du lait connus jusqu'en juin et en tenant compte de l'évolution des charges, le centre de gestion a simulé les EBE des clôtures à venir sur 2010.

« Avec la même quantité de lait et les mêmes intrants que l'an dernier, les résultats vont se redresser à partir des clôtures de juin », prévoit Xavier Beaufils. Mais l'EBE ne couvre toujours pas les annuités et les prélèvements privés.

La trésorerie va donc continuer à se dégrader. « Pour obtenir l'équilibre, il manque 20 à 25 E/1.000 l, ou une baisse des charges opérationnelles de 10 % », conclut-il.

 

Les exploitations bio amortissent le choc

Plus extensives, économes en intrants, les exploitations laitières bio s'en sortent mieux en 2009 avec un prix moyen du lait de 416 euros les 1 000 litres. Les cinquante-six fermes bio suivies par CER France en Normandie affichent un revenu disponible par unité de travailleur agricole familial (UTAF) de 24 000 E contre 28 000 E l'année précédente. A comparer aux 16 000 E/UTAF des autres exploitations.

 

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